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Sereimean, blessée par balle lors de l'attentat, à l'hôpital à
Phnom Penh, le 13 juillet.
«Nous savons, depuis
le jour de l'assassinat, que, de toute façon, notre vie est en danger. Si
nous parlons et que la vérité éclate au grand jour dans notre pays et à
l'étranger, ce sera notre meilleure protection», estime la sœur de Piseth
Pilika. Déjà, aux Etats-Unis, certaines personnalités se mobilisent pour
que justice leur soit rendue: une lettre officielle vient d'être adressée,
le 16 septembre, au secrétaire d'Etat américain, Madeleine
Albright, par
un membre du Congrès, Dana Rohrabacher, pour l'alerter sur la possible
implication de Hun Sen et de son épouse dans le meurtre de Piseth
Pilika.
Ce qui est sûr, c'est qu'à travers le destin tragique de leur star les
Cambodgiens ont reconnu le leur. Avec tous les ingrédients de la vie à
Phnom Penh: pouvoir absolu, impunité et cynisme de dirigeants qui sont
d'anciens Khmers rouges - Hun Sen commandait un de leurs régiments - et
prétendent aujourd'hui juger leurs ex-frères en barbarie; corruption et
violence au sein d'un monde d'anarchie; détresse de la femme dans une
société où celle-ci est bien souvent réduite à un objet de plaisir et à un
rôle de servante. Nous éclairer sur tout cela afin que son sacrifice,
comme tant d'autres avant le sien, ne soit pas vain, c'est sans doute ce
qu'a voulu faire, avant de s'éteindre, l'étoile des
Cambodgiens.
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